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    L'embrigadement des jeunes dans le djihadisme
    Comment lutter ?

     

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    Présentation du projet

    Bienvenue sur notre site ! La classe de 4e2 du collège Germaine Tillion (Paris 12e) vous invite à découvrir son projet consacré au djihadisme et à l'embrigadement des jeunes adolescents.

    Vous pourrez trouver sur ce site: 

    - le compte-rendu écrit d'un entretien avec une spécialiste de la radicalisation des jeunes.

    - le compte-rendu écrit d'un entretien avec un journaliste.

    - des interviews audio d'adolescents sur l'embrigadement des jeunes

    Ce travail est organisé en trois temps:

    . Nous interrogeons des personnes.

    . Après nous trions les informations.

    . Puis nous les mettons sur notre blog.

     

    Voilà nous faisons beaucoup de travail pour ce blog qui je l'espère vous plaira!

    De Maimounatou D. des 4e2

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     Les entretiens avec les adolescents

    1) Les adolescents et le djihadisme

     Entretien préparé par la classe : Les adolescents et le djihadisme

     

    Entretien préparé par la classe, réalisé par Alice P. : Les adolescents et le djihadisme

     Entretien préparé par la classe : Les adolescents et le djihadisme. "Leur but est de purifier le monde, je n'y crois pas"

    2) Le rôle des médias 

    Entretien audio sur le rôle des médias

    Entretien préparé par la classe :  Le rôle des médias 

     

    3) Comment lutter ?

     Comment lutter ?

    Entretien : Comment lutter ? ( Lou R )

    4) D'autres propos des adolescents interrogés 

    Entretien : Questions supplémentaires

    Quelques questions supplémentaires

    La présence militaire me rassure»

    Entretien libre : Qu'est ce que le djihadisme ?

     

     

     5) Notre bilan

    Télécharger « Ma synthèse.pdf », par Lisa Audibert

  • Entretien mené le 12 avril 2016

     

    "En faisant bien notre boulot de journaliste, on contribue, j’espère, à la prévention de la radicalisation des jeunes.

     

    Lorsqu’on présente les djihadistes, il faut faire attention à ne pas valoriser leur action et leur parcours. Il faut raconter toute l’histoire de la personne, ne pas la présenter comme un défenseur de l’islam, mais comme un criminel avec son histoire, des détails, non comme un héros.

     

    Entretien: Gaetan Supertino, journaliste freelance, Europe 1

    La Une du Figaro le 14 novembre 2015 

     

    Il ne faut pas parler de la radicalisation que lorsqu’il y a un attentat. La radicalisation est un problème de société.

     

    Il faut faire attention à ne pas présenter les choses comme un combat du bien contre le mal.

     

    Entretien: Gaetan Supertino, journaliste freelance, Europe 1

     La Une du Parisien le 15 novembre 2015

    Pour les journalistes, il y a une atmosphère qui a changé mais la peur ne doit pas être quotidienne.

     

    Il y a 20 000 journalistes au moins en France, ce sont donc 20 000 personnes différentes, on ne peut donc pas dire : les journalistes somme cela, font comme cela.

     

    Pour être lu, il faut avoir un bon titre et une bonne image. On parle de titre “incitatif”, c’est-à-dire en fait racoleur. Il y a souvent un décalage entre la “titraille” et l’article. Mais cela peut contribuer à être lu.

     

    Le journaliste raconte des histoires. Il y a une part de spectacle, ou du moins de construction. Contrairement au chercheur, peut-être, le journaliste doit séduire les gens.

     

    Entretien: Gaetan Supertino, journaliste freelance, Europe 1

     Un exemple de une visant à interpeler le lecteur

    Les journalistes investissent les réseaux sociaux. Pour ce faire, les médias ont des community manager : des personnes qui connaissent le langage spécifique de chaque réseau social. Cela fonctionne.

     

    Il y a aussi les vidéos très courtes qui fonctionnent bien et une nouveauté de Facebook : des vidéos “pop-up”.

     

    Il est important pour le journaliste de faire des articles insolites, pour qu’ensuite on les lise sur des choses sérieuses.

     

    Il y a un problème dans le traitement médiatique de l’islam en France : soit on parle des musulmans comme des criminels, soit comme des victimes, soit des djihadistes, soit des victimes de discrimination. On ne parle donc que des problèmes.

     

    De manière générale, on parle de religions seulement lorsqu’il ya des problèmes. On devrait en parler comme ça.

    Vous avez raison : il faudrait un suivi sur les sujets importants. C’est ce qui est difficile pour le journaliste : il y a toujours une nouvelle actualité.

     

    Il ne faut pas hésiter à contacter des journalistes, les meilleurs articles des journalistes, c’est quand ils ont un accès direct à une source d’information.

     

    Le journaliste est un témoin, il raconte, de manière désintéressée.

     

    Il y a différents types de journalistes. Les éditorialistes, ce sont ceux qui donnent leur avis. Normalement ce sont les seuls à le faire. On a l’impression que les journalistes, ce sont les éditorialistes, car ils prennent beaucoup de place. C’est un problème.

     

    Le journaliste doit pouvoir d’adresser à un public de 12 à 80 ans, il doit être compréhensible par tous. C’est l’objectif du journaliste professionnel.

     

     

    Il faudrait parler plus de l’embrigadement des jeunes. Mais je ne pense pas qu’un magazine puisse être entièrement consacré à cette question."


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  • « L'appât, c'est le complot. Au départ, le recruteur ne parle pas d'islam. Il veut d'abord convaincre le jeune que la société est corrompue, mauvaise. Il veut détruire la confiance, rendre le jeune paranoïaque. Ensuite le jeune se sent investi d'une mission qui serait de changer ce monde corrompu. Et sa récompense, ce sera d'aller au paradis »

     

    Entretien : expert radicalité, Ancien membre du Centre de Prévention contre les dérives sectaires liées à l'Islam

     Capture d'écran de la campagne gouvernementale contre l'embrigadement

    « Le recruteur montre de plus en plus de vidéos : d'abord le complot, ensuite l'injustice : les gazages de populations par le président Assad en Syrie, des vidéos sur les Palestiniens ; ensuite seulement viennent les vidéos djhadistes Il y a de plus en plus de vidéos, cela va doucement, progressivement, le jeune ne se rend pas compte de ce qui lui arrive. »

     

    « La méthode pour recruter les garçons et celle pour recruter les filles sont différentes. Pour les filles, il s'agit de leur faire croire qu'elles vont accomplir une action humanitaire. Pour les garçons, les recruteurs insistent plus sur la guerre. »

     

    « Les garçons sont aussi encouragés par la promesse d'avoir plusieurs femmes. »

     

    « Pour l'Etat islamique, il faut avoir des filles, afin qu'elles fassent des enfants pour l'Etat islamique et qu'elles soient des récompenses pour les combattants. »

     

    « La question de la fin du monde est importante. La guerre en Syrie est présentée comme une guerre qui annonce la fin du monde et qui oppose les bons et les méchants. Les recruteurs disent aux jeunes qu'ils est urgent de combattre auprès des bons. »

     

    « Le recruteur ne cesse de répéter que l'islam est attaqué. Donc quand il y a des attaques verbales ou physiques contre des musulmans, cela renforce son discours. »

     

    « Avant, au début de la guerre civile en Syrie, les jeunes embrigadés venaient plutôt de familles musulmanes et de milieux défavorisés, des quartiers. Aujourd'hui, on constate une mutation. Des enfants issus des classes moyennes et dont les familles ont des croyances très diverses : de toutes les religions et athées. »

     

    « Aujourd'hui, au début du recrutement, il y a rarement l'islam. Il est plus facile d'aborder des jeunes qui n'ont pas de connaissance de l'islam. Il y a beaucoup de convertis parmi les jeunes recrutés. Les jeunes de milieux musulmans religieux ont souvent quelques notions de la religion qui les éloignent des djihadistes. Il y a aussi beaucoup de jeunes dont les parents viennent d'un milieu musulman mais qui ne sont pas religieux. »

     

    « Ces enfants sont avant tout des victimes. On abuse de leurs faiblesses ».

     

    « Le jeune n'a pas nécessairement des problèmes dans sa vie : tout jeune est fragile. »

     

    « Les jeunes rencontrés dans le cadre de programme de déradicalisation ressemblent à des robots. Ils répètent ce que les recruteurs disent, c'est comme une secte. Ils sont coupés du monde extérieur dont ils apprennent à se méfier. L'étape finale, c'est quand ils se coupent de leur famille. »

     

    « Les recruteurs se servent de la liberté de conscience. Ils expliquent aux jeunes qu'en France, il y a la liberté de conscience et qu'ils doivent avoir le droit de pratiquer la religion musulmane comme ils le souhaitent. »

     

     

    « Les jeunes embrigadés ne sont pas nécessairement confrontés à des difficultés familiales ou sociales. Comme pour les sectes, il s'agit de manipulation. Il s'agit avant tout de faire perdre confiance au jeune dans la société et dans son entourage proche ».

     

    « Le recrutement se fait quasi-systématiquement sur internet. Les jeunes ne se méfient pas : ils sont sur un réseau social, ce n'est que sur internet. »

     

    « Les salafistes, ce sont ceux qui pensent pratiquer l'islam du temps du prophète Mohamed. C'est pourquoi ils s'habillent avec ce pantalon large, se laissent pousser la barbe. Le salafisme peut conduire au djihadisme. C'est un terreau pour le djihadisme, puisqu'il y a déjà les bons musulmans d'un côté et de l'autre, les mauvais musulmans et les non-croyants, de manière très marquée. On bascule très vite de l'un à l'autre. »

     

    « Le recrutement des adolescents passe par un séducteur ou une séductrice. Cela ne fonctionne pas que pour les filles, même si cela est plus systématique pour elles. Sur les réseaux sociaux, un beau garçon se met en contact avec une jeune fille, il est très disponible, il la réconforte dans ses difficultés quotidiennes avec ses amis, ses parents. Peu à peu, il va parler de religion, il va dire que lui-même a eu des difficultés avec la religion, qu'il n'a pas toujours été religieux, puis qu'il a eu la foi, il va guider la jeune fille. Les filles et les garçons ne rencontrent en fait jamais leur recruteur. »

     

    « Les djihadistes ont beaucoup d'argent. C'est ce qui leur permet d'organiser la venue des personnes en Syrie et aussi d'être très présents sur internet. Quand un jeune cherche quelque chose sur l'islam sur internet, il y a de fortes chances qu'il tombe sur un site djihadiste, surtout les pages Facebook sur l'islam. »

     

    « L'argent des djihadistes vient de l'impôt sur les populations de l'Etat islamique et surtout de la drogue et du pétrôle. »

     

    « Les jeunes filles sont mariées dès la France ou à leur arrivée en Syrie. »

     

    Aux jeunes intéressés par l'islam, il faut leur dire de rencontrer des vrais personnes : des voisins, des responsables de mosquées qu'on leur a conseillé ».

     

    « Les signes de la radicalisation, c'est quand le jeune ne veut pas faire ses activités habituelles, il s'isole, et surtout lorsqu'il va jusqu'à rompre avec ses parents. »

     

    « Il est quasi-impossible pour une fille de rentrer de Syrie, cela arrive plus fréquemment pour les garçons, mais c'est aussi difficile. Dans les premières années de la guerre en Syrie, la justice française a été clémente pour les filles car l'idée qu'on parte pour défendre une cause humanitaire était vraisemblable. C'est plus compliqué aujourd'hui. »

     

    « Lorsque le recruteur s'en prend à un converti, il lui dit qu'il va être rejeté parce qu'il est musulman, même par ses parents. Or, lorsque les parents voient leur enfant se transformer, ils prennent souvent peur et le jeune y voit la preuve de ce rejet qu'on lui a annoncé. »

     

    « Les attentats de novembre ont freiné la radicalisation des jeunes, ceux de janvier avaient eu l'effet inverse. Les attentats de janvier ont suscité immédiatement une vague de complotisme. Là encore, l'appât, c'est l'affirmation que tout est mensonge. Par exemple, très vite, le trajet de la manifestation du 11 janvier a été comparé aux frontières de l'Etat d'Israël. »

     

    « Le déradicalisation fonctionne grâce à la prise de conscience que ce qui est arrivé au jeune est arrivé à d'autres, qu'il n'est pas seul, qu'il peut en parler avec d'autres jeunes. Les repentis ont donc le rôle principal. »

     

    Témoignage de S.

    Mon compagnon a commencé par pratiquer un islam très rigoriste : c'est quand il a dit que notre petite fille n'irait pas à l'école car c'est mixte, puis quand il a dit qu'elle n'avait pas le droit d'écouter de la musique, que j'ai compris qu'il y avait un problème. Il a ensuite commencé à regarder des vidéos djihadistes : il disait qu'il s'informait, qu'il était curieux, mais il en regardait de plus en plus. Aujourd'hui il veut partir combattre en Syrie. »


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  • Un camarade a accepté de répondre anonymement à mes questions sur le djihadisme.

     

    Q: Pour toi, qu'est-ce qu'un djihadiste ?

    R: Un djihadiste est une personne qui s'est fait manipuler par des recruteurs et qui croit tuer au nom de Dieu.

    Q: Les djihadistes tuent-ils vraiment au nom de Dieu ?

    R: Non, car la religion musulmane, à travers le Coran, son texte sacré, ne demande jamais de tuer au nom de Dieu.

    Q: En tant que jeune, que penses-tu des terroristes ?

    R: Les terroristes sont des mécréants qui tuent n'importe qui même sans connaitre la religion de ceux qu'ils tuent. En plus, ils se comportent de manière irrationnelle, puisqu'ils perdent la vie pour des embrigadeurs menteurs.

    Q: As-tu peur des attentats ?

    R: Oui, car on ne sait pas ce qui peut nous arriver quand on va dans la rue. On peut mourir d'un jour à l'autre.

    Entretien mené par Abdelrafik HM


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  • Un camarade a bien voulu répondre anonymement à nos questions.

     

    Q: La présence des militaires dans les endroits qui nécessitent une protection vous rassure-t-elle ou vous inquiète-t-elle ?

    R: Cela me rassure, je me sens plus en sécurité.

    Q: As- tu peur d'aller dans les lieux publics à cause des attentats ?

    R: Non, cela ne m'empêche pas de vivre normalement, mais j'y pense quand même parfois. J'ai perdu de l'insouciance.

    Q: A ton avis, l'Etat est-il assez vigilant pour prévenir les attentats ?

    R: Oui, je pense qu'il est extrêmement vigilant.

    Q: A ton avis, l'Etat fait-il tout son possible pour anéantir Daech ? Si non, pourquoi ?

    R: Oui, je pense qu'il fait tout son possible, même si certaines informations ne nous sont pas transmises.

    Q: Comment les parents d'enfants embrigadés peuvent-ils surmonter leur culpabilité ?

    R: En prenant contact avec des associations pour les proches embrigadés qui les conseilleront sur la bonne manière de gérer la situation.

    Q: A ton avis, une fois en Syrie, est-il possible de changer d'avis et de revenir en France ? Si oui, comment ?

    R: Oui, je pense que c'est possible, mais cela doit être très dur. Il faut fuir et cela doit être risqué.


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